Il ne suffit pas d’être entourée d’eau pour être une île. Il faut que
l’insularité soit singularité et que, risquant plus que ses grèves et
ses landes, elle devienne une expérience. Il ne suffit pas de prendre le
bateau, de traverser le Fromveur pour être à Ouessant, pour voir l’île
dans son essence, la rare, pour y découvrir la secrète alliance de son
espace et de nos voeux. En cela une île, une île véritable est un
comme un théâtre, un monde en soi. Sans comparaison possible et clos
sur lui même dans une exactitude mystérieuse. Et ce monde en soi parle
du monde, parle de la totalité mieux que les livres. Mais plus qu’une
métaphore, l’île est un monde à partir duquel le rapport au monde peut
se réinventer non pas une image miniature du monde mais la porte même
des infinis Sans montagne on ne verrait pas le ciel, sans désert on ne
verrait pas le sable, sans forêt on ne saurait rien des arbres et sans
Ouessant une connaissance de l’océan manquerait. Un océan qui à partir
de cette petite terre en forme de pince de crabe semble avoir gardé
toute l’exigence des temps anciens. L’ailleurs s’y déploie jusqu’à se
confondre à l’horizon avec nos désirs inassouvis et nos destins
interrompus. À Ouessant il y a des chemins qui mènent n’importe où en
dehors du monde
Olivier PY Le 1er Décembre 2012
entre 14h30 et 18 heures
Madame J Edgard-Rosa vous invite dans sa librairie"l'archipel des
mots"
21 place du Général de
Gaulle 56000 Vannes. (en face des grilles de la préfecture)
à une Lecture et Dédicace de ... Jacques Poullaouecpour
"Rêver Ouessant"
(Editions
Géorama / Écriture poétique avec des photographies de Hervé Inisan.)
C'était en octobre, là-bas, dans
l'Est de la France. Une journée de ciel bleu, un peu chaude aussi, juste ce
qu'il faut pour se dire qu'on va s'installer dans le jardin et pique-niquer,
encore une fois, encore profiter du temps qui reste avant l'hiver.
Je les espérais. Et soudain, je
les ai entendues. C'était la première fois de ma vie, alors je suis sortie,
vite, pour aller à leur rencontre, et faire leur connaissance.
Les grues cendrées… Elles
formaient un grand V au-dessus de nous, au graphisme mouvant mais pourtant
toujours régulier et harmonieux, et leurs cris si étonnants résonnaient dans
l'espace.
Et soudain, je ne sais pourquoi, l'émotion m'a saisie.
A l'idée de ce long périple, certainement plein
d'embûches, qu'elles entreprenaient, de Scandinavie pour aller jusqu'où?
L'Andalousie peut-être? De cet inévitable voyage, pour se nourrir, pour vivre? De leur courage qui n'en est pas un, puisque c'est ainsi qu'elles vivent?
Leur vol était comme une évidence, comme le signe de la
fin d'un temps pour nous humains, celui où la lumière nous accompagne et
illumine les heures. Maintenant allait venir l'entrée dans cette zone où le
froid et l'obscurité se mêlent dans le creuset des jours.
Le lendemain, la première gelée a blanchi la terre de
Champagne.
Et puis, la semaine dernière, je suis retournée dans cette
région. A peine étais-je sortie du train, que je les ai entendues, au-dessus de
moi. Cette fois, je ne les ai pas vues, la nuit était tombée. Mais peu
m'importait, leur présence a suffit à réchauffer mon cœur!
Elles étaient de retour!
Le printemps était en marche, la ronde des saisons
continuait, nous allions sortir du froid et aller vers la lumière.
Tout
était possible, enfin, encore, toujours.
MJ
Pour plus d'infos sur la migration des grues, consulter
le site de la LPO de Champagne vidéo: "Le vol migrateur "de Jacques Perrin
jeudi 16 février 2012
Le mot "Mandala" désigne, à l'origine, les dessins en cercle réalisés par les moines bouddhistes, supports de méditation et d'expression du sacré. C'est un mot sanskrit qui veut dire "cercle". Les mandalas sont présents dans toutes les religions, dans toutes les cultures. Les rosaces dans une cathédrale, les cercles de pierres, comme à Stonehedge, sont des mandalas. Partout dans la nature ils viennent à notre rencontre: pépins d'une pomme autour de son centre, anneaux de croissance dans un tronc d'arbre, toile d'araignée, cristaux d'un flocon de neige, onde concentrique créée par une goutte d'eau tombant dans une flaque, pétales d'une fleur, les éléments d'un kaléidoscope lorsqu'on l'anime. Le mandala, c'est d'abord un centre, puis des motifs concentriques rayonnant vers l'extérieur. Le centre, c'est la concentration, le soi, la naissance, le début, et la fin aussi… Autour du centre, les autres cercles symbolisent l'organisation de nos relations au monde. Le carré qui souvent enclot le mandala est notre réalisation dans le monde Dessiner un mandala, c'est se donner le temps d'aller vers notre espace le plus intérieur, puis explorer symboliquement ce qui nous relie aux autres et au monde. Ce temps de concentration, qui laisse à l'inconscient la possibilité de s'exprimer par des images et des symboles est un outil de connaissance de soi. Par la paix que procure sa réalisation, il nous rapproche de l'harmonie. Jung disait des mandalas qu'ils procuraient "Une sensation de paix intérieure, de réconciliation, d'ordre au milieu du chaos" S'amuser à trouver le dessin d'un mandala dans notre vie quotidienne, c'est affûter notre regard, ouvrir notre conscience. Créer un mandala ne demande aucune connaissance particulière, juste quelques outils: crayons, papiers, compas, un peu de temps et de disponibilité.
Décider d' une traversée créative, c'est prendre le temps d'aller vers le potentiel créatif qui souvent sommeille en nous, c'est décider d'un moment où l'écriture, le collage, le dessin d'un mandala seront les outils de ce temps de retrouvailles joyeux